ENFANCE-JEUNESSE. CAP À L’EST POUR FÉLICIEN BOURHIS

La jeunesse est une vocation pour Félicien Bourhis. Âgé d’à peine 17 ans, BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) en poche, il commence sa carrière en tant qu’animateur jeunesse en centre de loisirs avant de rejoindre la mairie de Penmarc’h en 2002.

Mais c’est un peu plus au nord, au pays des Abers, que sa carrière s’est affûtée.

REPRISE EN MAIN DE L’ESPACE JEUNES

Sa planche sous le bras, ce passionné de surf et de pêche sous-marine a rejoint la collectivité de Plouguerneau en mai 2006 avec comme défi de relancer le foyer des jeunes de la commune, alors fermé depuis plusieurs mois. « Il y avait tout à faire. J’ai commencé par poser un cadre, déclarer la structure auprès des services de l’État pour obtenir des aides indispensables au développement de la structure », résume celui qui a été directeur de l’Espace jeunes jusqu’en 2013.

En quelques années, l’équipement a trouvé son jeune public à tel point qu’un déménagement s’impose dès 2011. « Le local du ‘foyer des jeunes’, comme on l’appelait à l’époque, se trouvait à la place du P.A.S. Le lieu est devenu rapidement trop étroit au regard de la fréquentation. Et comme le centre de loisirs avait pris possession de son nouveau bâtiment près de la Médiathèque, l’ancien local était disponible. Avec ses grandes pièces et sa cour clôturée, c’était le local idéal ! » C’est à cette même période que l’équipe, de ce qui s’appellera dorénavant l’Espace jeunes, s’est étoffée avec la création d’un second poste à l’année et l’embauche d’animateurs saisonniers lors des périodes de vacances.

Le succès de cet équipement ne s’est jamais démenti. Pour Félicien, « ce lieu vise avant tout à accompagner les jeunes dans leur apprentissage de la vie en société. Il leur permet de trouver du sens à leur quotidien, de se confier parfois, d’être écoutés toujours. » Devenu un repère pour certains jeunes de la commune, l’Espace jeunes de Plouguerneau a développé au fil des années une offre d’activités diversifiées comme les camps de surf l’été, l’accueil de séjours européens, et créer des événements forts à l’image de la Fête de la jeunesse ou de la Fête du sport. « Comme je le dis souvent, les jeunes ont de la chance d’avoir un tel équipement sur la commune. Certains y restent d’ailleurs attachés et y reviennent pour discuter, pour prendre un café. »

ÉVOLUTION PROFESSIONNELLE : JEUNESSE + PETITE ENFANCE

Parce qu’il a multiplié les initiatives originales autant que les réussites concrètes en tant que directeur de l’Espace jeunes, Félicien se voit confier en 2014 le poste de chef de service éducation-jeunesse. « Ma principale mission était de mettre en place la politique enfance-jeunesse de la majorité à travers un Projet Éducatif Local largement partagé en y incluant les responsables des structures jeunesse et petite enfance », explique-t-il. L’instauration du projet éducatif du temps méridien dans les écoles publiques reste l’une de ces plus belles réalisations dans la sphère de la petite enfance. « Je me suis appuyé dessus pour générer de la cohésion au sein de l’équipe des ATSEM. Ce projet pédagogique a permis d’apporter de la sérénité et de valoriser leur métier. Être ATSEM à Plouguerneau, ce n’est pas juste servir des plats et surveiller la cour. Ici, nos 5 professionnelles, Anaëlle, Kristen, Cathy, Christelle et Sabrina, éduquent chaque jour les écoliers au goût et animent des temps ludiques et éducatifs dans la cour », assure celui qui appréhende aujourd’hui de quitter ses équipes jeunesse et petite enfance. Équipes qu’ils réunissaient deux fois par an lors de temps de formations collectives.

RÉUSSITES ET BONS SOUVENIRS

À la question « quel est votre meilleur souvenir ? », Félice botte en touche tellement il y en a eu en 16 ans de service. Toutefois, s’il devait en retenir un côté jeunesse, c’est la création du skatepark. « Tout est parti d’une pétition, rappelle-t-il et de poursuivre, j’ai accompagné un groupe de jeunes Plouguernéens fans de glisse qui rêvaient d’un tel équipement. Sur mes conseils, ils ont structuré leur demande en montant une junior association, en écrivant leur projet après avoir fait le tour des skateparks du coin pour préciser ce qu’ils voulaient et ce qu’ils ne voulaient pas », se souvient-il. Une stratégie gagnante puisque les élus ont été séduits par le projet et l’ont concrétisé en 2017 sur la place Yves Floc’h.

Côté petite enfance, ce sont les TAP qui auront marqué la carrière de notre quarantenaire. Mis en place entre 2014 et 2017, les Temps d’Activités Périscolaires visaient à favoriser l’accès de tous les enfants aux pratiques culturelles, artistiques ou sportives en leur proposant des activités déployées dans le prolongement de la journée de classe. « Les élus ont mis les moyens pour imaginer des TAP de qualité. Les enfants scolarisés au Petit Prince ou au Phare ont eu accès gratuitement à des ateliers de poterie, de peinture, de BD, de théâtre… J’ai embauché jusqu’à 60 animateurs en 3 ans pour animer ces 3 heures hebdomadaires. J’en garde un bon souvenir, mais quelle usine à gaz ! », avoue Félicien.

« MENER UN TRAVAIL DE RÉSEAU AU BÉNÉFICE DE LA JEUNESSE »

La suite de sa vie professionnelle, c’est à quelques kilomètres de Plouguerneau que Félicien va l’écrire. À Lesneven pour être précis. Il rejoint en effet les équipes de la communauté de Lesneven Côtes des Légendes (CLCL) en tant que coordinateur jeunesse.

Fidèle à sa vocation première, Félicien aura à cœur de mettre son savoir-faire et ses qualités humaines pour accompagner les jeunes de ce territoire vers l’autonomie, les faire avancer et grandir en citoyenneté. « Les intercommunalités comme la CLCL n’ont pas de gestion directe en matière de politique jeunesse, mais ont un rôle de coordination. Sur le territoire de la Côte des Légendes, plusieurs structures municipales et associatives dédiées à la jeunesse existent mais ne collaborent pas forcément ensemble et restent peu connues des jeunes. À charge pour moi de trouver des dynamiques communes, de les faire travailler ensemble en m’insérant dans ce qu’ils font déjà. Il ne s’agit pas de tout révolutionner. Mais plutôt de mener un travail de réseau, de maillage au bénéfice de la jeunesse », détaille le professionnel qui s’imagine déjà troquer sa voiture contre un vélo pour rejoindre son nouveau bureau tant il se rapproche de son domicile Plounévézien.

« Ça fait bizarre de partir de Plouguerneau quand même… laisse-t-il échapper, rattrapé par une certaine nostalgie. Je n’ai pas hâte de lâcher les projets, la commune. J’y resterai attaché. C’est magnifique ici. Les gens sont attachants. Le réseau, les écoles. C’était cool ! J’ai été bien accueilli par les jeunes de Plouguerneau, leurs parents m’ont fait confiance, les élus aussi. Je les remercie tous. »