JEUDIS DE LA PARENTALITÉ : COMPORTEMENTS À RISQUE

jeudi 27 juin | 19h | salle des associations

« Je teste, je consomme, jusqu’où ? »

Tabac, alcool, drogues… La transgression et les comportements à risque font malheureusement souvent partie de l’adolescence. Or, à cette étape de la vie, le cerveau est plus particulièrement vulnérable aux substances psychoactives. La consommation se banalisant, la menace de l’addiction peut être réelle et les répercussions graves. Alors que faire ? Quelle(s) attitude(s) adopter face à ces risques ? Où s’adresser ? Pour y réfléchir ensemble, deux intervenantes spécialistes de ces questions animeront la dernière causerie de la saison des Jeudis de la parentalité, jeudi 27 juin à 19h à la salle des associations de Lilia. 

Parmi les nombreux jeunes qui expérimentent la consommation de certains produits, on observe chez certains d’entre eux des consommations à risque, voire des pratiques addictives préoccupantes pour leur santé et leur avenir. « De l’usage à la dépendance, la bascule peut être rapide », alerte Corinne Guillaume, chargée de Prévention et de Formation à l’ANPAA (Association Nationale en Alcoologie et Addictologie) et intervenante à cette causerie. « Quel que soit le produit considéré, le cerveau de l’adolescent est plus vulnérable aux substances psychoactives que celui de l’adulte. La précocité de l’expérimentation et de l’entrée dans la consommation régulière accroît les risques de dépendance ultérieure. » indique-t-elle. 

Quel est l’ampleur du phénomène ? Réalisée en 2017 par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), l’enquête ESCAPAD révèle que la consommation de produits psychoactifs (alcool, tabac et cannabis) chez les jeunes Bretons est globalement supérieure à la moyenne nationale. « Plus d’un jeune Breton sur cinq (21,8 %) déclare avoir connu au moins trois alcoolisations ponctuelles importantes au cours du mois précédant l’enquête, ce qui place la région parmi celles où cette pratique est la plus répandue. Toujours parmi des jeunes de 17 ans, la Bretagne enregistre également les plus hauts niveaux du pays concernant l’expérimentation du tabac (66,5 %), du cannabis (44,7 %) et d’autres drogues illicites (9,5 %) à savoir champignons hallucinogènes, MDMA/ecstasy, amphétamines, LSD, crack, cocaïne et héroïne. » détaille Corinne Guillaume. 

Plus d’un jeune Breton sur cinq (21,8 %) déclare avoir connu au moins trois alcoolisations ponctuelles importantes au cours du mois précédant l’enquête, ce qui place la région parmi celles où cette pratique est la plus répandue selon l’étude ESCAPAD menée en 2017.

« UN PHÉNOMÈNE QUI TOUCHE AUSSI LES TERRITOIRES RURAUX »

Autrefois associées aux grandes villes, les drogues ont peu à peu conquis le monde rural. Un phénomène à prendre d’autant plus au sérieux que le passage à des drogues dures au sein des communes rurales est plus rapide que dans les milieux urbanisés d’après les résultats du volet drogues du baromètre santé 2010 de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES).

Et l’actualité nous l’a encore tristement rappelé : sous l’emprise de drogues et d’alcool, les jeunes mettent leur vie et celles des autres en danger. Jusqu’à l’irréparable. Et notre commune n’est pas exempte de ce phénomène comme l’explique Pierre Mesguen, responsable de l’Espace jeune, qui observe une recrudescence et une banalisation de l’usages des psychotropes et notamment du cannabis à Plouguerneau. « Ils sont de plus en plus jeunes et ne se cachent plus pour fumer leurs joints, au centre- bourg, dans les salles de sport, les abris de bus, etc. Ils ne pensent pas aux effets sur leur santé ni aux impacts que ces produits peuvent avoir sur leur vie sociale. Le diagnostic du plan pauvreté met d’ailleurs en lumière le lien tangible entre la marginalisation et l’usage des drogues. Une majeure partie des sans-abris sont des jeunes. Sans compter qu’ils mettent leur vie en jeu en se frottant à des réseaux mafieux et certains se retrouvent dans l’obligation de voler pour pouvoir acheter leur ‘came’… » déplore-t-il.

Mais « bien souvent, la consommation de drogues est un épiphénomène qui cache des maux plus profonds chez les jeunes », nuance Félicien Bourhis, responsable du service éducation-jeunesse à la mairie de Plouguerneau. « Pourtant, alors que nous sommes confrontés à des problématiques similaires à la ville de Brest, nous ne disposons pas, en local, des mêmes structures, des mêmes réseaux. Nous n’avons pas suffisamment de moyens ni les bons outils pour agir comme il le faudrait. Car c’est bien d’une prise en charge globale des jeunes dont il est question ici. » poursuit-il.

Dans ce contexte, l’enjeu pour la commune de Plouguerneau est d’abord un enjeu d’information. « Suite à ces constats et ces remontées terrain, nous avons créé un groupe de travail Prévention dans le cadre du Projet Educatif Local en janvier dernier. La priorité est ainsi donnée aux questions de comportements à risques chez nos jeunes » précise Félicien Bourhis, et de poursuivre, « avec ce groupe, notre objectif est d’informer et de sensibiliser tous les professionnels enfance-jeunesse de la commune, les parents et plus globalement les personnes qui gravitent autour des jeunes pour mieux leur venir en aide. »

DES LIEUX D’ÉCOUTE NOMBREUX MAIS MÉCONNUS

Vers qui se tourner quand on est un jeune en difficulté ou lorsque l’on est dans l’entourage de l’un d’eux ? C’est la question à laquelle la seconde intervenante, Hélène Le Blond, psychologue à l’Accueil Drogues Informations (ADI) au Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Brest, répondra. A ce titre, la psychologue présentera les CJC, Consultations Jeunes Consommateurs, où elle exerce en partie. Au nombre de 25 en Bretagne, dont un à Brest et un autre à Landerneau, « ces structures d’accueil sont une des réponses aux difficultés que rencontrent les jeunes dans leurs consommations de produits psychoactifs, voire pour certains, dans leurs comportements. » explique-t-elle.

Concrètement, « les CJC accueillent gratuitement et de façon anonyme, avec ou sans rendez-vous, tout jeune de moins de 25 ans désireux de faire un point sur ses consommations. Il peut ainsi échanger et se livrer en toute confidentialité auprès de professionnels comme des médecins addictologues, des infirmiers et des psychologues ; et bénéficier, le cas échéant, d’un accompagnement vers des soins spécialisés. » détaille-elle.

Les CJC sont également un lieu où l’entourage familial peut trouver une aide appropriée. Ils constituent aussi une ressource pour tous ceux qui travaillent auprès de jeunes : établissement scolaire et d’enseignement, centre de formation, missions locales, éducateurs, foyer de jeunes travailleurs, protection judiciaire de la jeunesse, etc. 

« D’autres structures existent comme les Points Accueil et Ecoute Jeunes (PAEJ), les Maisons des Adolescents (RADO), les centres Accueil Drogue Information (ADI), l’Association Nationale en Alcoologie et Addictologie (ANPAA), les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA)… Faire connaître ces lieux d’écoute autour de soi est essentiel ! » insiste la professionnelle.

COMPORTEMENTS À RISQUE

jeudi 27 juin 2019 à 19h à la salle des associations

Tabac, alcool, drogues… La transgression et les comportements à risque font partie de l’adolescence. Or, à cette étape de la vie, le cerveau est plus particulièrement vulnérable aux substances psychoactives. La consommation se banalisant, la menace de l’addiction peut être réelle et les répercussions graves. De quels risques parle-t-on ? Quelle(s) attitude(s) adopter face à eux ? Quel est l’ampleur du phénomène ? Où s’adresser ? Pour trouver des éléments de réponses et témoigner sur vos expériences, participer à cette ultime causerie de la saison en présence de deux spécialistes : Corinne Guillaume, chargée de Prévention et de Formation à l’ANPAA (Association Nationale en Alcoologie et Addictologie), et Hélène Le Blond, psychologue à l’ADI (Accueil Drogues Informations) au CHRU Morvan à Brest.

Les jeudis de la parentalite, kesako ?

« Les jeudis de la parentalité » sont une série de 5 « causeries » qui s’étalent sur l’année scolaire 2018-2019, chaque jeudi avant les vacances scolaires. A destination des (futurs)parents comme des professionnels, plusieurs thèmes liés à l’éducation, à l’enfance et à la jeunesse sont ainsi abordés et discutés en présence d’experts d’horizons différents. Ce concept, issu du Projet Educatif Local (PEL) de la commune de Plouguerneau, vise à apporter des réponses aux questionnements que les parents peuvent avoir quant à leur rôle, notamment lorsqu’ils font face à des situations complexes avec leurs enfants et adolescents.

}   Publié le 25 juin 2019