PLOUGUERNEAU REÇOIT LE PRIX « ZÉRO PHYTO DURABLE »

La Région Bretagne a décerné à la commune de Plouguerneau le prix « Zéro Phyto Durable » lors du 24ème Carrefour des gestions locales de l’eau qui s’est tenu à Rennes le 26 janvier dernier. Une distinction qui récompense six années de pratiques alternatives et écologiques de l’équipe des espaces verts pour l’entretien des 27 hectares d’espaces végétalisés communaux.

C’est au parc des expositions de Rennes, le 26 janvier dernier, lors du 24ème Carrefour des gestions locales de l’eau, que la commune de Plouguerneau s’est vu remettre le prix Zéro Phyto Durable 2023. Ce prix vient saluer l’engagement de la municipalité et les efforts des agents sur le terrain, qui, depuis 2017, entretiennent les espaces verts de la commune sans utiliser aucun produit phytosanitaire, nuisibles à l’environnement. Roland Kervella, responsable des espaces verts, a fait le déplacement, en compagnie de Christian Le Goasduff, conseiller municipal. « Nous sommes très fiers de cette distinction. Ce prix valorise notre travail au quotidien et marque notre engagement sur le long terme », affirme Roland Kervella. Nous sommes une équipe particulièrement impliquée dans le respect de l’environnement et la préservation de la biodiversité », continue-t-il. Le Conseil régional a félicité l’ensemble des lauréats « pour avoir atteint cet objectif qui contribue à la reconquête de la qualité des eaux et de la biodiversité en Bretagne ». 

Après plus de vingt ans de mobilisation en faveur de l’arrêt de l’usage des produits phytosanitaires dans les espaces publics, cette cérémonie de remise de prix fut la dernière édition. En effet, depuis la loi du 1er juillet 2022, toutes les communes sont désormais dans l’obligation de stopper l’usage de ces produits nocifs.

UNE RÉUSSITE QUI S’ÉCRIT SUR LE LONG TERME

Atteindre le zéro phyto, n’est pas chose aisée ! À Plouguerneau, les premières démarches ont démarré dès 2002. Et rien n’aurait pu se faire sans l’accompagnement indéfectible du syndicat des eaux du Bas-Léon, véritable ressource tout au long du processus « Cela fait plus de vingt ans que nous accompagnons les communes volontaires du territoire du Bas-Léon, soit une cinquantaine de communes, dans ces démarches écologiques. À Plouguerneau, nous partons de très loin ! En 2002 et 2003, ce sont près de 100 litres par an de produits nocifs qui étaient utilisés pour l’entretien des espaces verts… », indique Anne-Gaël Simon, animatrice de programmes environnementaux au syndicat mixte. 

Cet accompagnement s’est traduit par des aides à l’acquisition de matériels, des ateliers de bonnes pratiques entres communes, des formations techniques… et s’est concrétisé sur le terrain par l’adoption de nouvelles méthodes de gestion et l’adaptation du matériel. Ainsi, le cimetière de Lilia a été enherbé dès 2017 pour éviter tout recours à des pesticides. « Le gazon planté est une variété à pousse lente ne nécessitant que quelques tontes par an », précise Roland. Une solution esthétique et pratique appliquée à l’extension du cimetière du centre-bourg. Les terrains de sport reçoivent également un traitement particulier comme des aérations régulières pour donner de l’air à l’enracinement de la pelouse, des décompactages deux fois par an pour éviter d’avoir un sol trop dur, des regarnissages mécaniques deux fois par an sur les zones dégarnies, et plus rarement, du déflachage pour conserver une parfaite planéité de la surface sportive », ajoute-t-il. 

Reste à faire adhérer les habitants à ces changements qui bousculent parfois nos idéaux comme le confie le responsable des espaces verts de Plouguerneau : « Les cimetières et les terrains de sport représentent des lieux complexes à gérer car dans les premiers, les usagers tiennent à ce qu’ils restent très ‘propres’, c’est-à-dire sans la moindre ‘mauvaises herbes’ ; et sur les seconds, pas question de laisser le végétal évoluer comme bon lui semble au risque de rendre les terrains impraticables. À nous de trouver des solutions, de les expérimenter et de les affiner pour obtenir des résultats qui satisfassent les uns et les autres. Mais cela ne se fait pas d’un coup de baguette magique… ». 

Cette place plus grande faite au végétal dans l’espace public est peut-être encore plus visible dans les zones les plus minéralisées comme les bourgs. « Ici aussi des solutions existent. Plusieurs méthodes ont été testées depuis 2017, mais seule celle basée sur la mécanisation donne des résultats satisfaisants. Elle reste toutefois chronophage pour les jardiniers », met en garde Roland. 

Pour continuer d’avancer dans le bon sens et capitaliser sur les bonnes pratiques développées sur la commune, les jardiniers bûchent à la mise en place d’un plan de gestion différenciée des espaces verts. « Il s’agira d’adapter un mode de gestion à chacun de nos espaces végétalisés en prenant en compte sa vocation, sa fréquentation et sa situation », détaille-il. 

Un dispositif qui, associé au futur Atlas de la Biodiversité Communale de la mairie, ancrera une bonne fois pour toutes la commune dans la transition écologique.