Le travail avec le CAUE de 2016 et les aménagements qui ont suivi

Le besoin de réduire le fort endettement de la commune a été une contrainte constante du mandat municipal 2014-2020. C’est donc très naturellement que la municipalité s’est tournée fin 2015 vers le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) que le Conseil départemental venait de créer pour l’aider dans ses réflexions sur le bourg, car ses prestations relèvent d’une mission de service public et sont non-payantes !

La commune a confié au CAUE la mission de produire une analyse de la fonctionnalité du centre-bourg et des aménagements possibles pour favoriser l’attractivité du bourg en termes d’accessibilité, d’économie et d’esthétique en redonnant leur place aux mobilités douces.

Le constat a été fait que sans projet global, il était difficile de définir des priorités et la municipalité a aussi affirmé sa volonté d’associer les habitants aux réflexions et aux choix pris en matière de projets urbains. Aussi, le CAUE a proposé d’organiser un atelier participatif ayant pour but de définir les grandes lignes d’un projet de réaménagement. Celui-ci s’est déroulé le 6 juillet 2016 en présence d’une trentaine d’habitants, élus et représentants de commerçants plouguernéens et a été restitué à la population le 12 octobre.

À cette occasion la municipalité a aussi dû annoncer que la cuisine centrale municipale était en danger de fermeture à une relativement brève échéance, car elle n’était plus aux normes et que pour cette raison la construction d’une nouvelle cuisine serait le principal investissement de la deuxième partie du mandat.

Par conséquent, vu les capacités financières de la commune, le projet de réaménagement global du bourg a dû être repoussé. Pour autant, plusieurs réalisations ont vu le jour entre 2017 et 2020 visant à améliorer la qualité de vie en agglomération et répondre aux enjeux identifiés :

L’amélioration de l’entrée du bourg rue d’Armorique accompagné d’un aménagement paysager devant l’Armorica.

2020-2025 : vers la mise en oeuvre d’un réaménagement global du centre-bourg

2020 – 2021 : COVID et le travail sur le bourg

La majorité municipale, reconduite lors des élections de mars 2020, avait annoncé dans son programme sa volonté de poursuivre le travail sur le bourg dans le même esprit et de le prioriser. Elle affichait comme premier engagement de « Réaménager le centre-bourg et ses espaces publics de manière concertée pour y améliorer les déplacements et la convivialité. »

La possibilité de relancer une démarche concertée a  cependant due être reportée de 18 mois à cause de la période COVID, qui a rendu impossible l’organisation de réunions importantes en « présentiel ». Ces 18 mois ont été, néanmoins, mis à aussi bon emploi que possible dans les circonstances et ont permis au projet d’avancer de plusieurs manières :

2021-2022 : TLPA, AJBD et le deuxième cycle de concertation

La municipalité a donné deux objectifs opérationnels à L’Atelier TLPA : l’approfondissement avec la population du diagnostic urbain réalisé par le CAUE en 2016 et la définition partagée des enjeux d’aménagement à l’échelle du bourg, en termes de qualité et d’usage des espaces publics (principalement), de mise en valeur du bâti (en deuxième lieu) et d’offres de commerces, de services et de logements (en troisième lieu).

Pour accomplir ces missions l’agence a mis en œuvre une démarche participative pour laquelle elle est bien connue en Bretagne. Les étapes importantes ont été une forte présence lors du Forum des associations début septembre 2021 afin de récolter un maximum d’idées des habitants et dix jours plus tard une balade publique dans le bourg suivie de prises de contact avec des commerçants et des acteurs associatifs.  En novembre, TLPA a organisé deux ateliers ouverts sur l’avenir de la maison communale et la circulation et les déplacements dans le bourg.

AJBD (Cabinet d’étude et de conseil) a travaillé en parallèle, de façon plus technique, autour de deux thèmes :

– Imaginer différentes hypothèses d’accès au centre bourg de Plouguerneau à partir de plusieurs plans de circulation,

-Réaliser une enquête stationnement pour connaître les pratiques (occupation, rotation) et optimiser l’offre, réorganiser les pratiques.

Les rendus de ces deux études ont été présentés lors d’une réunion publique en mars 2022.

2022-2025 : la finalisation du projet de réaménagement du bourg et sa mise en oeuvre

En résumé

• Alors que le premier projet présenté en mai avait réduit le nombre de places de parking sur l’emprise du projet de 96 à 58, celles-ci sont désormais de 72 (quelques places supplémentaires sont encore à l’étude). Couplé à la mise en place d’une « zone bleue » sur tout le périmètre, qui contribuera à supprimer les véhicules ventouses, et à une meilleure visibilité des parkings alternatifs, comme celui de la médiathèque, la perte de stationnements par rapport à aujourd’hui sera largement compensée ;
• Les places pour les personnes à mobilité réduite ont été positionnées à tous les endroits stratégiques du projet ;
• Grâce au passage à sens unique, à la suppression des trottoirs et à des revêtements adéquats, le site deviendra une véritable zone de rencontre, donnant aux piétons et aux cyclistes la priorité et apaisant la circulation automobile ;
• La réduction des places de parking permet la mise en place d’espaces de rencontre et de convivialité qui contribueront à la réappropriation du site par les habitants ; des jeux pour enfants feront leur apparition ;
• L’aspect minéral diminuera nettement grâce à une végétalisation au sol plus forte qu’aujourd’hui (mais adaptée aux moyens de la commune pour l’entretenir) et à une végétalisation « en pied de façades » – le long des maisons ;
• L’achat de l’ancien presbytère par la commune permet l’agrandissement des espaces publics par l’intégration du foncier qui entoure le bâtiment.

LE TEMPS DE LA MISE EN OEUVRE DU PLAN

Le temps de la mise en œuvre d’un projet public complexe est un temps long. L’Avant Projet Définitif (APD) ayant été adopté en décembre 2023, nous entrons maintenant dans une phase assez longue de préparations administratives des travaux : conception des documents nécessaires pour un appel d’offres public et chiffrage fin du projet, appel d’offres lui-même et évaluation des offres reçues, attribution des différents lots, préparation du chantier.

Les travaux commenceront en septembre 2024, après la haute saison touristique et se termineront avant les fêtes de fin d’année 2025, avec des pauses en décembre 2024 et pendant l’été 2025. Tout sera fait pour limiter l’impact de leur déroulement sur la vie du bourg.

LE COÛT DES TRAVAUX DE RÉAMÉNAGEMENT ET LEUR FINANCEMENT

Le cahier de charges de l’appel d’offres pour la maîtrise d’œuvre a estimé à 2 150 000 € le coût prévisionnel des travaux de réaménagement. Cette estimation continue de fluctuer, plutôt vers le bas, en fonction de plusieurs paramètres : le périmètre exact de l’intervention, les détails du plan, les choix de matériaux et les prix du marché, qui sont très volatiles. Les montants ne se stabiliseront qu’une fois attribués les marchés.

Côté financement, sur la base de l’estimation à 1 391 000 € d’une première tranche de travaux, honoraires du maître d’oeuvre compris, nous avons obtenu une subvention de 225 000 € du Conseil départemental et deux subventions de l’État totalisant 278 300 €, ce qui fait un taux de prise en charge par des partenaires de 36% du coût de cette première tranche. En outre, dans le cadre de son Plan de résilience et sans référence à la division des travaux en deux tranches, l’Agence de l’eau nous a accordé une subvention de 87 500 € en raison de la solution adoptée pour le traitement des eaux pluviales (la mise en place d’une noue paysagère qui laisse s’infiltrer l’eau).

AU-DELÀ DU PÉRIMÈTRE DU CENTRE-BOURG UNE PHASE 2 FUTURE D’AMÉNAGEMENT DÉJÀ À L’HORIZON

Grâce de nouveau à son statut de Petite Ville de Demain, la commune a aussi pu obtenir des financements d’études de rénovation urbaine portant sur des secteurs au-delà du périmètre du projet mené avec Super8 sur les espaces publics. Lancées début septembre, sur les secteurs Jean Tanguy – Kroaz Kenan et Colombier, elles ont comme objectif d’analyser le potentiel de réhabilitation des bâtis, le besoin de revalorisation environnementale et architecturale et les connexions au centre-bourg.

Le diagnostic, réalisé en septembre, a posé plusieurs enjeux que l’on retrouve dans le document suivant :

Des propositions d’aménagement suivront pendant le premier semestre 2025