RESTITUTION PUBLIQUE DE L’ATLAS DE LA BIODIVERSITÉ COMMUNALE

vendredi 31 mars | 18h00 | Espace Armorica

La restitution publique de l’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) de Plouguerneau se déroulera le vendredi 31 mars prochain à 18h00 à l’Espace Armorica. Un moment spécial qui vient clôturer deux années d’observations et d’inventaires menés par un bureau d’études en environnement et de nombreux naturalistes volontaires et habitants, avec le soutien de la collectivité. Un temps de partage des constats, ouvert à toutes et tous !

L’aventure a démarré il y a maintenant près de 2 ans, lorsque la mairie de Plouguerneau à répondu à l’appel lancé par l’Office français de la biodiversité (OFB). « Une évidence » pour Marine Jacq, élue à la transition écologique (en photo de couverture) tant la démarche ABC s’inscrit dans le programme politique de la majorité, bien décidée à intégrer pleinement les défis du changement climatique dans les projets municipaux. Une volonté tirée d’un constat mis en lumière dès 2015 par le schéma régional de cohérence écologique de la Région Bretagne, dans lequel la commune de Plouguerneau est décrite comme « un réservoir de biodiversité où la connexion entre les milieux est faible ».

Pour partir à la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages de Plouguerneau, encore faut-il bien cerner et comprendre les enjeux qui se jouent en la matière. C’est justement le rôle de l’ABC.

Portée par Marine Jacq, élue à la transition écologique, l’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) est plus qu’un simple inventaire naturaliste : « L’Atlas consiste à connaître, préserver puis valoriser le patrimoine naturel sur un territoire donné. À partir d’une cartographie établie à l’échelle locale, nous pouvons mieux connaître la biodiversité d’un territoire, mais aussi mieux sensibiliser et mobiliser les élus, les acteurs socio-économiques et les citoyens à la préservation de cette biodiversité, pour ensuite faciliter la prise en compte des enjeux de biodiversité dans les politiques locales », explique Marine.

Camille Pilisi du bureau d’études en environnement « Foxaly » lors d’un inventaire avifaune le 13 octobre 2021.

LA COLLECTIVITÉ MET LES MOYENS SUR LA BIODIVERSITÉ

Pour réussir son Atlas, la collectivité s’est adjoint les services du bureau d’études en environnement « Foxaly ». Des mois durant, Camille Pilisi, écologue experte, a arpenté le territoire plouguernéen, d’est en ouest et du nord au sud, pour réaliser une multitude d’inventaires précis et cartographiés d’habitats naturels, d’espèces de faune et de flore sauvages. « En plus d’inventorier des zones naturelles pour identifier les espèces et les habitats à enjeux, nous avons demandé à Foxaly d’étudier d’autres espaces sur lesquels nous seront amenés à agir comme le centre-bourg, la coulée verte et le cimetière du bourg », précise l’élue.

En parallèle, la mairie a embauché une chargée de mission transition écologique dès le début de la démarche pour suivre et animer l’ABC. « En un an et demi, Anne Dupont a abattu un travail remarquable de mise en réseau. Elle a associé différents acteurs du territoire sensibles à la question de la préservation de la biodiversité locale et ayant une connaissance pointue sur le sujet. Des bénévoles et naturalistes volontaires se sont engagés tout au long de la démarche aux côtés de professionnels du Département, de la communauté de communes du Pays des Abers et du syndicat des Eaux du Bas-Léon, sans oublier les habitants, nombreux à s’être mobilisés pour comprendre leur environnement direct et contribuer à sa meilleure connaissance », détaille Marine qui tient à les remercier toutes et tous.

L’Atlas de la Biodiversité Communale s’est ainsi nourri à la fois des inventaires scientifiques de l’écologue et des observations des naturalistes volontaires. Marine Jacq est convaincue que « cette mutualisation des connaissances et des observations de terrain a clairement fait la différence en donnant une vision plus précise du patrimoine naturel local de Plouguerneau. »

Cette aigrette garzette a été aperçue du côté de Lost an Aod. Parfois confondue avec le héron garde-boeuf, cette aigrette au plumage immaculé fait partie des 41 espèces d’oiseaux observées ou entendues sur la commune par Camille Pilisi en octobre 2021.

L’IMPORTANCE DE LA PARTICIPATION

Près de 350 personnes ont participé à l’ensemble des actions proposées ces derniers mois par la mairie et les naturalistes volontaires : les avis de recherche, la fête de la nature, la vingtaine de sorties naturalistes, l’après-midi ethno-botanique, la sortie de plantes sauvages en milieu urbain, la balade nocturne le long de la coulée verte sont autant de temps forts qui ont attiré et conquis un large public.

Autre indicateur qui prouve l’intérêt des habitants pour la biodiversité locale : le nombre de contributions citoyennes sur la plateforme ouverte en ligne par la mairie. « Le Padlet ABC, un outil numérique pour recenser la biodiversité autour de chez soi, concentrent à ce jour plus de 200 observations d’oiseaux, d’insectes, d’amphibiens, de champignons, de plantes…illustrées et renseignées par des Plouguernéennes curieuses et des Plouguernéens méticuleux ! », se félicite Marine.

Une dynamique d’animation que l’élue entend bien relancer avec l’arrivée prochaine d’un nouveau chargé de mission transition écologique qui marchera sans aucun doute dans les pas de Anne Dupont, partie en décembre dernier relever un nouveau défi professionnel. « Grâce à son implication et son savoir-faire, nous avons maintenant un réseau actif et solide sur lequel nous appuyer pour bénéficier d’avis éclairés dans l’élaboration du futur plan d’actions », indique l’élue en charge de la transition écologique. Un plan qui transformera les constats posés par l’ABC en actions opérationnelles réalistes et adaptées au territoire communal et dont l’émergence est prévue d’ici la fin de cette année.

Après la projection du documentaire « Louzoù ar Vro » à la maison communale en septembre 2022, une balade botanique a permis à Florence Creachcadec de Flora Armorica de collecter les témoignages des participants au fil des plantes rencontrées le long du Ribin an Aod – La Coulée verte.

DES PRINCIPAUX CHIFFRES AUX PREMIERS CONSTATS

Dispositif d’action collective en faveur de la préservation du vivant s’il en est, l’Atlas de la Biodiversité Communale n’est pas une fin en soi. Marine Jacq l’appréhende plutôt comme une formidable opportunité de faire prendre conscience de l’existence et de la fragilité de ce qui nous entoure ; de l’impact de nos activités sur ce bien commun à préserver. « La restitution publique devient alors un temps de lancement, de sensibilisation et d’action surtout ! », prévient-elle.

Sans dévoiler ce qui sera présenté le vendredi 31 mars prochain à 18h00 à l’Espace Amorica, Marine revient sur les résultats détaillés dans le document technique qui sera mis à disposition des habitants sur le site Internet de la mairie.

Ressources identitaires de notre territoire littoral, les algues n’ont pas été inventoriées depuis 32 ans. « Les données que l’on possédait jusqu’ici dataient de 1991 ! 60 espèces sont aujourd’hui recensées, soit le double de ce qu’il y avait jusque-là. Les 30 espèces nouvellement répertoriées l’ont été en partie grâce à la participation des enfants de la commune aux sorties scolaires sur l’estran organisées avec en partenariat avec l’Écomusée de l’algue et des goémoniers« , se rappelle-t-elle.

Concernant la faune, « on compte 1 363 observations dont le quart est le fruit d’observations participatives. 51% de la faune sauvage recensée sont des oiseaux », un chiffre que l’élue explique par l’appétence des naturalistes pour ces animaux à plumes et à leur omniprésence aux quatre coins de la commune.

Côté flore, « 594 observations de plantes ont été enregistrées dont 221 sont issues du groupe de travail des naturalistes volontaires. 36 espèces végétales sont considérées comme invasives », prévient l’élue.

Autre information étonnante : « Avant l’ABC, il n’y a jamais eu d’inventaires des crustacés, échinodermes et mollusques à Plouguerneau. Je remercie Danielle Prigent de l’association Piokañ pour cette initiative inédite », insiste-t-elle.

De manière générale, l’étude de Foxaly indique un nombre importants d’habitats variés à Plouguerneau et met en lumière des ruptures de continuité écologiques évidentes ; « notamment la route entre Plouguerneau et Lannilis, celle entre St Michel et Plouguerneau, qui représentent des zones de collision avec la faune, cause majeure de consanguinité et de mortalité chez certaines espèces », indique Marine.

Accompagnés par l’Écomusée de l’algue et des goémoniers de Plouguerneau, des écoliers plouguernéens sont allés, les 16, 17 et 18 mai 2022, à la pêche aux algues sur plusieurs plages de la commune. De retour en classe, ils ont fait l’inventaire de leurs récoltes à la manière de naturalistes avant de confectionner un alguier scientifique géant. Leur œuvre est exposée dans le hall de l’Espace Armorica jusqu’au 12 juin 2022.

UNE RESTITUTION GRAND PUBLIC

Quelles sont les principales informations à retenir sur la richesse faunistique et floristique de Plouguerneau ? Quels sont les défis auxquels est confrontée la nature de notre territoire ? Pour trouver les réponses à ces questions, assistez à la présentation – synthétique ! – du rapport de l’Atlas de la Biodiversité Communale. Chacun pourra  interagir avec les écologues du bureau d’études Foxaly, présents à la restitution. Un dépliant avec l’essentiel de l’ABC sera distribué.

À l’issue de la restitution, un moment d’échanges autour d’un pot en compagnie des 3 artistes à l’origine de l’exposition « Sous notre nez » sera proposé avant son décrochage le soir même. Rémi Vannier, Hervé Géreec et Jean-Alain Méar inviteront les participants à l’observation patiente d’une beauté à notre portée au quotidien.

Restitution publique de l’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) de Plouguerneau
Vendredi 31 mars prochain à 18h00 à l’Espace Armorica

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}   Publié le 27 mars 2023  |  Modifié le 06 avril 2023  Crédit photo : Mairie de Plouguerneau